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Le Monde de Fleur de Cuir
15 février 2008

Le Maître de "ces moments-là"

J'arrive, un soir froid et sec. Je tremble un peu dans mon épaisse veste noire, mais ce n'est pas à cause du froid.
Je sais ce qui m'attend. Du moins je crois savoir. Car Il m'a dit les choses à demi-mot et il me semble avoir deviné, dans l'écho de sa voix, cette satisfaction qui est la sienne quand une situation nouvelle s'annonce. Ce demi-sourire qui augure de moments inédits et peut-être intenses.
En attendant, je marche en regardant du coin de l'oeil les rares passants que je croise. Je scrute leur regard, leur visage, pour tenter d'y lire un signe qu'ils savent, qu'ils ont deviné Dieu sait comment, que je suis nue sous ma longue jupe. Il l'a exigé, de même qu'Il a exigé que je porte des vêtements amples et faciles à retirer, qui me rendent "immédiatement disponible" m'a t-il dit. L'idée à elle seule m'a si terriblement émoustillé alors, que je n'ai pu répondre que par le silence, ce qui arguait déjà de mon obéissance.
Mais depuis, dans le vent glacial qui joue avec ma jupe et ma peau, je ne suis plus que la sensation d'une chatte nue que le froid taquine, et qui marche dans la nuit, vers Lui. Sensation d'autant plus aiguisée que j'ai pris soin de m'épiler afin d'être totalement lisse.
Déjà, dans le train, il me semblait que tout le monde "savait". Cette simple chose, somme toute si banale, me revêtait de puissance et d'effroi...
Enfin, j'arrive. Passés les obstacles des grilles et des portes à codes, je sonne à sa porte.
Quelques minutes de silence durant lesquelles mon émotion joue au hockey avec mon coeur tressautant. Un cliquetis, et la porte s'ouvre sur son sourire.
Il est rare et doux,  enjôleur, et surtout d'une fermeté implacable en même temps que d'une tendresse infinie.
Il m'enjoint d'entrer, et j'ai à peine fait un pas à l'intérieur que, porte toujours grande ouverte, il m'embrasse comme à accoutumée, de manière vive et inquisitrice, tandis qu'une de ses mains vérifie que j'ai obéi et que je suis nue sous ma jupe. Il flatte mes fesses et dans un mouvement brusque, me tourne dos à lui.
Ma respiration est plus courte, hachée d'appréhension.
Il pose un bandeau sur mes yeux. J'entends la porte qui se ferme, et privée du repère de ses mains je reste immobile et anxieuse, essayant de deviner...
Autour, le silence. Puis il revient vers moi, dégraffe ma jupe qui tombe à mes pieds, me débarasse du reste de mes vêtements. Je me remets à trembler de cette nudité soudaine malgré la chaleur ambiante.
Il me prend par les épaules et je comprends qu'il faut avancer. Je reconnais de manière intuitive cette pièce au milieu de laquelle il m'arrête sans dire un mot.
Je sens ses lèvres sur les miennes et en un éclair, mon inquiètude laisse place à un réconfort diffus. Je me tends vers lui pour poursuivre ce doux contact mais il a déjà disparu! Puis il revient, fixe le cOllier à mon cou.
Le cOllier! Cette magnifique pièce de cuir agrémentée de trois boucles d'acier, large de 3 cm, et dont la simple vue m'avait fait défaillir... Je me rengorge, fière. Je me sens belle et dans le silence, je sens ses yeux sur moi. Il fixe ensuite de larges menottes de vynil à mes poignets. Dans le mouvement qu'il fait pour les réunir dans mon dos, je me cambre etdresse les seins. Je remarque avec une fierté toute intérieure que le geste est naturel. Je sais qu'il aime le galbe de mes fesses et j'imagine son plaisir à me voir ainsi cambrée. Je trouve à cette cambrure vertigineuse et à l'offrande de mes seins haut levés, un maintien que j'apparente à celui d'une reine. Une reine à l'envers, entravée, aveuglée, soumise et fière de sa reddition...
Il passe ses mains sur moi, insiste sur mes fesses, tape un peu et je sursaute. Enfin, il lache quelques mots pour me dire d'écarter les jambes, ce que je fais. Ses doigts dessinent des arabesques sur ma chatte déjà humide et ma propre odeur pleine de désir me donne le tournis.
Il attache chacune de mes chevilles d'une entrave que je devine. Puis ses mains prennent à nouveau possession de ma peau, et courent sur moi: mes épaules, mes seins qu'il triture brièvement, mon ventre, mes fesses, qu'il claque une, puis deux, puis trois  fois avant de refaire un tour sur mes cuisses.
Soudain, d'autres mains  se posent sur mes seins, se referment, et j'ai un cri de  surprise, un brusque mouvement de recul. Il me rattrape par l'anneau de mon cOllier et me ramène brutalement en avant.

Je comprends. je savais. Je ne veux plus. Si, je brûle d'envie. Je veux rentrer chez moi, lui dire d'arrêter, de me prendre dans ses bras. je veux assumer mon identité de salope. Je veux ce qu'il a prévu pour moi et dont nous avons déjà tant parlé. Je veux fuir. J'aime qu'il use de son pouvoir pour me donner à ce jeu-là. Je ne suis pas de ces femmes là. Si, je suis lubrique et gourmande. Qu'est-ce que je fais là? Mon Dieu que ça va être bon...

J'atterris, je reviens dans la réalité de ce qui n'étaient jusque là que des mots, et je sens des mains. D'autres mains. Combien sont-ils? Nous avions dit quatre au maximum. J'essaie de compter mais je n'y arrive pas, les mains bougent trop. Quelqu'un me malaxe les seins. je suis choquée de cette audace mais je mouille. Un autre attrape la masse de mes cheveux et la tire en arrière. Tête levée je sens des doigts courir sur mes lèvres et ma bouche s'ouvre toute seule, animée et gourmande. D'autres doigts sillonent mon sexe, étalent ma mouille tout le long... je perds toute notion de temps et d'espace, ej suis l'objet de toutes leurs attentions, ma peur cède la place à un sentiment grisant d'exister.
Soudain, on me met à genoux et je devine que c'est Lui. Lui, le Maître de ces moments-là. Je ne reconnais que son autorité, je refuse qu'elle se divise ou se prête...

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